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Problématiques des usées au Maroc

Le potentiel hydrique mobilisable dont dispose le Maroc est estimé à 16 milliards de m3 d’eaux de surface et 5 milliards de m3 d’eaux souterraines. Cependant, la répartition spatiale inégale de ces ressources grève leur disponibilité sur l’ensemble du territoire. Le caractère aride à semi-aride, conjugué à une pluviométrie irrégulière, constitue un facteur supplémentaire pouvant rendre, à terme, ces ressources insuffisantes pour satisfaire une demande qui ne cesse de croître en regard d’une démographie galopante, du développement de l’industrie et de l’agriculture. Le rapport de la Direction Générale de l’Hydraulique1 indique que les ressources par habitant et par an ont baissé de 1200 à 950 m3 de 1990 à 2000. Actuellement ce ratio est de 720 m3 /h/an et ne sera plus que de 520 m3 /h/an à l’horizon 2020, où la totalité des ressources mobilisables sera utilisée par une population de 14 millions d’habitants, soit 35 % de la population totale du pays. La réduction des ressources hydriques constitue une donne à intégrer dans les politiques et les stratégies de gestion des ressources en eau. Dans cette perspective, de nouvelles orientations ont été édictées pour assurer l’approvisionnement en eau, elles préconisent l’utilisation des eaux non conventionnelles. Les eaux usées domestiques, notamment celles issues des villes continentales, sont utilisées directement en agriculture. 70 millions de m3 d’eaux usées, environ, sont chaque année réutilisés directement en agriculture. Ce potentiel hydrique peut être utilisé à bon escient pour faire face à une demande croissante en eau. Cependant, il est impératif d’éliminer les polluants de ces rejets pour s’affranchir des impacts négatifs. Pour atteindre cet objectif de nombreux projets de recherches concernant l’épuration par certains procédés adaptés au contexte local et la réutilisation des eaux usées épurées ont vu le jour (Lagunage à Boujâad, Infiltration-percolation à Ben Sergao, Ouarzazate, Infiltration-percolation à Drarga). Ils ont permis de maitriser les paramètres de conception de ces procédés et les conditions de réutilisation des eaux usées épurées en agriculture. Les eaux non conventionnelles englobent également les saumâtres et les eaux de mer. Le potentiel dont dispose le Maroc en ces ressources a poussé à réfléchir sur l’opportunité de les utiliser pour répondre à la demande croissante. Déjà en 1976 une première unité de dessalement d’eau de mer d’une capacité 75 m3 /j fut installée à Tarfaya. Il s’en est suivi d’autres installations, notamment celle de Laâyoune d’une capacité de 7000 m3 /j et d’Agadir prévue 2011 d’une production de 44 m 3 /j. A l’échelle régionale l’ONEP a mis en place le programme PAGER (Programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales) dans le but de doter 11 millions d’habitants en milieu rural en eau potable à l’horizon 2010. L’infrastructure, les équipements, le personnel technique, etc… tout autant que les moyens de contrôle de qualité au niveau des stations de traitement des eaux potables, des conduites d’adduction et les systèmes de distribution, etc… constituent les mesures d’accompagnement pour desservir la population en eau potable. Ils dénotent les efforts déployés par les autorités pour lui permettre l’accès à l’eau. Le milieu récepteur est sollicité constamment par l’activité socio-économique. Il constitue le réceptacle de ses résidus. En particulier, les ressources hydriques sont le siège de contaminations de toutes sortes, émanant des activités, aussi bien domestiques qu’industrielles. Les lacs, les barrages, les eaux souterraines qui constituent les principales sources d’alimentation en eau potable, se trouvent, de ce fait contaminés. Leurs eaux ne peuvent être directement utilisées. Cette situation s’empire avec le développement industriel et l’augmentation de la population.
Actuellement, la gestion des ressources hydriques s’inscrit actuellement dans une vision intégrée, considérant la ressource « Eau » le long de son cycle naturel, depuis la source jusqu’à son déversement dans le milieu naturel, après son utilisation dans diverses activités socio-économiques. Les pollutions qu’elle peut entrainer avec elle et qui peuvent être sources de nuisances pour l’homme et l’environnement sont pris en considération à travers tout un arsenal juridique. La loi 10-95 définit un ensemble de dispositions réglementaires visant la protection des ressources hydriques pour que les efforts déployés, d’un côté, par les autorités compétentes pour faciliter l’accès à l’eau ne soient vains, d’un autre côté, par des actes intempestifs des pollueurs, pouvant grever sa qualité et son coût.